dimanche 18 février 2007

Carnaval (5)

Nous y voilà! C'est dimanche gras! Binche se réveille pour 3 jours de liesse. J'ai pu lire parmi les commentaires que certains n'aiment pas trop le carnaval, je dois bien avouer que c'était mon cas étant plus jeune. Mais le carnaval de Binche n'a rien de comparable avec ceux que l'on peut trouver ailleurs. Oui, il y a un cortège qui 'parade' dans la ville mais il y a surtout les sociétés que tu peux suivre. Tu peux participer au regroupement de société le matin. Parcourir la ville derrière l'une d'elle. Participer à la vie du Carnaval et pas uniquement en tant que spectateur dans une cohue lors du cortège. Le vivre, c'est suivre!

Le Dimanche Gras

Lorsqu'arrive le Dimanche-Gras, la longue période où le folklore prend le pas sur la vie professionnelle de chaque Binchois entre dans sa dernière phase. Le Carnaval proprement dit va rythmer le pouls de la cité aux remparts pour trois jours de fêtes intenses.

Le premier jour, dès les premières lueurs du soleil levant qui annonce de nombreuses heures de réjouissances, les premiers tambours se font entendre. Ainsi, aux alentours des neuf heures du matin, de petits groupes se forment, de maison en maison, au son du tambour qui joue l'"avant-dinner" ou de la viole.

Ces groupes au sein desquels les futurs gilles se regroupent par affinité en une cagnotte déambuleront à travers la ville. Les gens peuvent ainsi profiter des heures matinales pour découvrir les travestis gardés secrets jusqu'à ce jour et préparés de longue date. Ces costumes sont des représentations de costumes les plus fous, des clowns, des travestis tous aussi originaux les uns que les autres.

A ce sujet, il faut parler d'un type de travestis spécifique du Dimanche-Gras. Il s'agit des mam'zelles. Ces derniers, même s'ils ne sont plus aussi nombreux qu'avant car bien souvent très onéreux, sont vraiment typiques dans la cité du gille. Il s'agit d'hommes se travestissant en femmes, aux couleurs vestimentaires les plus riches et aux tissus les plus raffinés, de styles Belle Époque ou Napoléon III. On les retrouvait auparavant non seulement au sein des sociétés mais également seuls ou en couple, au son de la viole ou de l'accordéon. Elles poursuivaient la tradition que l'on retrouve dans la plupart des carnavals d'Europe de l'homme déguisé en femme.

Vers dix heures, les sociétés sont au complet dans le centre de la ville. C'est là que l'on découvre dans une cohue indescriptible l'ensemble des travestis dans une cohabitation très serrée sur le pavé. La fraîcheur du matin a rendu exquise la brillance des costumes. Les vendeurs de mimosas sont sur le trottoir depuis de nombreuses heures et font affaires parmi la foule joyeuse.

Vers midi la dislocation, celle-ci permet aux tambours de reconduire les travestis chez eux pour un bon repas avant le long cortège de l'après-midi.

Celui-ci prend son départ aux environs de quinze heures dans le haut de la ville, quartier de la gare. Les sociétés se succèderont l'une l'autre vers le centre. Les batteries accompagnées des musiques joueront les airs de Gilles pour leur propre société. Le cortège permet aux étrangers de voir sans trop de difficulté l'entièreté des sociétés. Il prend fin vers 19 heures, à la tombée de la nuit.

Jusqu'onze heures du soir, les sociétés vont de café en café, avec un entrain incomparable. C'est à cette heure environ qu'elles effectuent chacune leur rondeau. Les membres forment un cercle autour de leurs musiciens pour les ultimes airs de gilles avant le départ des cuivres.

Le reste de la nuit se fera au son de l'"avant-dinner", les tamboureurs frappant de plus belle la peau du tambour. Les ra et les fla se succèdent à un rythme effréné, au plus grand plaisir des travestis qui retrouvent les tambours pour des roulements infernaux et ce jusque tard dans la nuit.

On termine celle-ci en " rengageant " c'est-à-dire que chaque "Gille" paie un supplément pour le salaire des tamboureurs. Cette pratique se rencontre également le Mardi-Gras dans la nuit.

2 commentaire(s):

Laurence a dit…

J'aime beaucoup cette série "Carnaval"... :-)

Olivier a dit…

>Laurence> Merci, je dois dire que j'ai voulu utiliser cette fenêtre pour faire connaître notre folklore local ...